Un marché concentré sur une production Val de Loire

Comme pour le sorgho blanc ou le millet, le débouché du tournesol oisellerie est très étroit avec peu d’intervenants et concerne essentiellement l’Europe du Nord. Les graines de tournesol Oisellerie sont destinées à l’agrainage des oiseaux des villes et jardins pendant l’hiver.

C’est un marché assez fluctuant selon les conditions climatiques hivernales. Plus les températures sont basses pendant l’hiver plus la consommation de produits d’agrainage est important. Les principaux transformateurs sont situés en Belgique et au Pays Bas, mais quelques-uns d’entre eux sont au Royaume Uni. Contrairement aux idées reçues les exigences qualité sont très fortes pour satisfaire ce marché notamment la taille des graines (ni trop grosses ni trop petites), le contraste entre le noir et le blanc ainsi que la taille des stries. Si l’essentiel de ces critères sont déterminés génétiquement dans les variétés, l’itinéraire technique les impactent également notamment en taille de graine.

 

Ces graines travaillées en filière ont la particularité d’être mieux rémunérées que le tournesol classique ou oléique dans un cadre d’un marché plus restreint.

La production française se concentre autour de la Loire où elle est historiquement implantée. La CAPL est le premier OS de France en production d’Oisellerie

Un bon précédent pour les céréales

Le tournesol d’une manière générale et l’oisellerie en particulier est une bonne tête de rotation notamment dans celles où les céréales sont très présentes. En effet, c’est une culture de printemps qui permet de casser le cycle des adventices difficiles comme les Ray grass et Vulpins. C’est également une culture sarclable où l’on introduit facilement le binage. Enfin c’est une plante à système racinaire pivotant permettant d’explorer différemment les sols que le système fasciculaire des céréales.

 

Le tournesol oisellerie se sème en avril pour une récolte à partir de fin août. Le choix des variétés est limité notamment par le débouché potentiel. Actuellement 2 variétés sont cultivées majoritairement et le processus de référencement est souvent long pour faire accepter de nouvelles variétés.

 

L’itinéraire technique est le même que celui du tournesol oléique, il n’y a notamment pas d’isolement à mettre en place entre les parcelles de tournesol. Les rendements attendus sont très proches de ceux d’un tournesol Oléique. Une attention particulière doit être portée sur la pression maladies (verticilium, mildiou) sur les variétés oisellerie.

Blanc sur noir ou noir sur blanc ?

Est-ce que le tournesol oisellerie est Blanc sur noir ou l’inverse ? Clairement, l’apparition de stries sur les graines de Tournesol n’est pas un élément de recherche des semenciers. Le marché étant très étroit, il leur est difficile de caler un programme de recherche variétal sur ce type de débouché. C’est donc par hasard que certains travaux de sélection variétale aboutissent à une variété striée. C’est ainsi que s’est imposée la variété SERIN sur le marché européen avec ses caractéristiques de stries blanches sur fond noir. Conscients de l’intérêt de faire progresser le panel variétés pour garantir leurs approvisionnements, les clients finaux n’en restent pas moins exigeants sur la blancheur et la taille des stries et le contraste avec le fond noir. Depuis 2 ans, 1 nouvelle variété à profil proche mais graine plus grosse est acceptée en incorporation mais avec une part de SERIN toujours largement majoritaire.