La production d’Oiellette Alimentaire répond à un marché meunerie ou complément d’ingrédients dans les préparations agro-alimentaires. La variété produite est différente de celle à destination de l’industrie pharmaceutique qui contient des alcaloïdes. Cependant, cette plante bien que dépourvue d’alcaloïdes doit être déclarée en gendarmerie.

La graine alimentaire peut être utilisée en l’état après nettoyage fin ou bien pressé pour son huile recherchée en Europe (notamment Allemagne et France). Le marché est surtout Français mais quelques volumes produits en France sont destinés à l’exportation intra-communautaire.

Peu d’intervenants sont présents sur le marché rendant la production en démarche filière essentielle pour garantir l’approvisionnement régulier et la juste rémunération de tous les acteurs.

 

Une culture délicate à l’implantation mais rémunératrice

Le semis est délicat et se réalise autour du 15 mars à l’aide d’un semoir en ligne classique à une densité proche de 1kg/ha. La graine est très petite et nécessite d’y ajouter de l’argile pour faciliter les réglages de semoir. Il est important de semer l’oiellette en surface (0.5cm de profondeur) car elle ne dispose que de très faibles réserves et n’a pas la vigueur pour traverser une couche de sol trop importante. L’installation de la culture peut être assez long et la concurrence avec les adventices est stratégique à ce stade. Une bonne gestion préventive par des faux de semis est nécessaire car il y a peu de solutions de désherbage par la suite.

Une fois implantée, l’œillette est peu sensible aux maladies ou aux ravageurs.

La dernière étape stratégique est la récolte où les bons réglages de la moissonneuse sont essentiels pour garantir une bonne récolte. Il faut avancer franchement dans les parcelles car il y a à la récolte peu de biomasse à récolter.

La marchandise nécessite un triage fin au silo avant la commercialisation auprès des clients de l’agro-alimentaire car elle comporte beaucoup d’impuretés liées à la récolte (brisures de capsule notamment)

Si la production est conforme, les niveaux de prix stables depuis plusieurs années en font une culture rémunératrice avec des charges d’intrants faibles.

Les différents cultivars de Papaver somniferum »

Il existe plusieurs cultivars de Papaver Somniferum (nom latin de l’oeillette cultivée). Le cultivar album est celui dont le latex sert à la confection de l’opium à des fins pharmaceutiques (base de la morphine et de la codéine). Le cultivar nigrum est celui correspond à l’œillette comestible et ne contient pas ou très peu d’alcaloïdes. Le cultivar setigerim est proche du pavot sauvage connu sous le nom de coquelicot. Il existe enfin des cultivars à des fins ornementaux pour le fleurissement des jardins et espaces verts.